CHACUN CHERCHE

SON CHAT
On cherche dans les recoins, dans les jardins, partout, on cherche. On pose des questions, on interagit avec les gens, on bouscule leur quotidien. On les pousse à interagir avec nous, entre eux.

On les gènes avec notre appareil photo, ils nous surveillent, ils sont obligés ! On est peut-être en train de les prendre en photo ou de les filmer.

On brouille leur vision avec nos milles affiches, on les pousse à les lire en encombrant leurs boîtes aux lettres.

On essaie de les aborder, par tous les moyens, Auriez-vous un mouchoir ? Pouvez-vous nous aider ?



On leur a menti, on détestait ça en plus ! Mais du coup ils nous parlaient ! De leur vie, leur expérience mais ils nous parlaient ! On avait enfin des réponses, du contenu, des pistes. Pour certains en tout cas. Les autres…peu intéressés voulaient conserver leur distance, ils nous répondaient brièvement, voulaient partir ! C’était triste, mais cela nous donnait des informations sur les comportements, comment chercher de l’aide pouvait devenir compliqué dans le monde actuel où chacun égoïste et introverti se moquent de ce qui peut nous arriver.








Bien sûr certains nous parlent ! Ils nous font part des ragots du quartier ! Un tel récupérerait des chats errants...Un autre, au contraire, essaierait de les faire


Tant d’accusations basées sur des faits incertains et de certitudes mensongères. Tant de fausses pistes qui nous amènent à redécouvrir le quartier sous un nouveau jour.

Les gens sont compatissants, ils cherchent à nous consoler, à nous donner de l’espoir. Ils sont désolés, ils s’excusent.



Coupable aussi de faire revivre à certains leur propre histoire, celle de leur chat disparu quelques années auparavant... Les pauvres ! Eux qui pensait peut être pouvoir oublier ce souvenir douloureux…

Et il y a les autres…ceux que l’on n’a jamais osé aborder et à côté desquels on est passé tant de fois. Ces habitants reclus, qui semble nous fuir mais qui nous aideraient sans doute volontiers si on avait le courage de leur tendre la main, de les aborder, une fois, juste une fois, au lieu de les éviter à tout prix. Nous n’avons pas eu ce courage ! La peur véhiculée par l’inconnu et les dangers du monde actuel ressassés en masse par les médias nous ont sans doute bloqués.
Nous on cherche notre chat, on cherche... encore.
On cherche notre route...notre chat...sa route!
Ceux-là! Qui se moquent de nous ! Qui nous répondent avec un grand sourire, qu'ils ne l'ont pas vu, qu'on ne le retrouvera sans doute jamais.
Le parc est trop grand !
L'animal trop petit !
dis
pa
raî
tre.
Ce n'est pas pourtant de leur faute !
C'est de notre faute !
On est coupable !
Chacun possède ses propres limites. Où seraient les vôtres ?